Et si on arrêtait avec Steve Jobs?

Avant même de commencer cet article, mettons tout de suite les choses au point: Oui, je suis un utilisateur des produits Apple. Et ce pour plein de raisons. Mais je ne suis pas un fanatique non plus. Et je suis le premier à dire qu’Apple ferait bien de se bouger un peu le cul, surtout depuis la sortie de la nouvelle surface studio pro. Mais on en parle quand vous voulez dans un autre post.

Non, ici, je ne parlerai pas d’Apple, mais bien de Steve Jobs.

Parce que je remarque que dans toutes les conférences, lorsqu’il s’agit de démontrer que l’on peut survivre à un échec, on prend toujours notre Stevie en exemple. Pourquoi? Parce que le malheureux a monté une boite de ses petites mains et s’est fait virer comme un malpropre. Et malgré tout cela, il est revenu, il a vu et il a vaincu. Youpie!..

Seulement voilà, se faire virer de sa boite et dormir sous un pont, ou repartir avec un beau cheque de près de 100.000.000$, ça fait tout de même un grosse différence. Et quand on a une famille a nourrir, ou tout simplement un loyer et des factures à payer, et qu’on se retrouve sans rien, c’est du coup un peu plus compliqué de partir faire une retraite en Inde pour prendre le temps de réfléchir. En plus, lui s’est fait virer parce qu’il faisait peur à tout le monde et qu’il était le mec le plus désagréable qui soit. Donc, il l’a un peu cherché quand même…

Puis, il y a ceux qui reprennent cette fameuse phrase du papounet de Batman Wayne: « Bruce, pourquoi tombe-t-on? Pour mieux se relever! » Blablabla… Quand on vit dans un beau chateau avec son majordome, forcément, on a tout le temps du monde pour se relever. Mais dans la vraie vie, quand on tombe, on se fait mal. Et se relever n’est pas forcément la première chose à laquelle on pense. Sauf si vous êtes Batman. Dans ce cas, ne changez rien.

Attention, je ne suis pas anti-citation. Loin de là. Mais je dis juste qu’il y a un temps pour tout. Et en général, le temps des citations vient bien plus tard. Un peu comme lorsque l’on dit « on en rira un jour » Oui, c’est vrai, mais pas aujourd’hui.

J’ai connu l’échec moi aussi. Tant professionnel que privé. Et croyez moi, lorsqu’on est au plus bas, il n’est aucune citation ni modèle qui puissent nous aider à relativiser. Pourtant, on finira par relativiser. Il faut parfois plus de temps à certains qu’à d’autres. Mais on finit souvent par trouver une solution et remonter la pente. Aujourd’hui, je suis heureux, j’ai mon entreprise, des salariés, une femme formidable et deux chiens qui rendraient nerveux un pot de café. Mais il y a eu, avant cela, des jours où aucune citation n’aurait pu me faire sourire, ou m’aider.

Une amie m’a dit un jour qu’elle rêverait de voir à une conférence quelqu’un parler de ses échecs et qui n’a pas fini par une « success story ». Et elle n’a pas tort. On a le plus souvent des speakers qui nous parlent de réussite après l’échec. Et c’est bien. Mais avant de remonter, il y a la descente. Et c’est là que ça fait mal.

Alors, tout comme le bébé qui pleure parce qu’il est tombé sur le cul et qu’il n’a pas aimé ça, on a tous le droit de s’enfiler un pot entier de Ben & Jerry dans son canapé en pensant qu’on est qu’une merde et que sa vie est foutue. C’est normal. Et ça fait même du bien. Mais après, il va falloir se relever. Et pour y arriver, il faut d’abord comprendre qu’on ne tombe jamais seul. Il y a toujours quelqu’un quelque part qui tombe avec vous. Votre famille, votre femme ou votre mari, vos enfants, vos employés, votre partenaire. Et leur vie ne va pas s’arrêter parce que la votre s’est pris une claque. C’est pourquoi il faut comprendre que si on se relève, ce n’est pas pour soi, mais bien pour les autres.

Je vous l’accorde, personne n’a dit que ce serait facile. Mais c’est dans les moments les plus difficiles que l’on se rend compte qu’il y a un mini super héros qui sommeille en chacun de nous. Et ce mini super héros apprend de chaque défaite. Souvenez-vous lorsque votre première petite amie vous a plaqué. Moi, j’avais 15 ans. Et on s’est juste fait des papouilles baveuses à l’arrêt de bus pendant deux semaines. Et quand elle m’a dit « c’est fini! », j’ai cru que le monde allait s’écrouler. Ma mère m’a regardé et m’a juste dit « hoooo mais ça va, ce n’est que ça! Y en aura d’autres » Et de fait, depuis, j’en ai vu passer, et je suis toujours là. Pourtant ce jour là, j’aurais aimé être adopté. Et le coup du fameux « une de perdue, dix de retrouvées », pour vous ben c’est juste « une de perdue » POINT!

Mais votre esprit s’adapte, apprend, se renforce, relativise. Il n’y a pas une échelle des valeurs ou de la douleur sur laquelle tout le monde peut se comparer. Il y a juste votre échelle à vous, qui évolue avec le temps. Je ne fais pas l’apologie de l’échec, loin de là. soyons honnête, ce n’est jamais cool ni chouette de se planter, et de tout perdre. Mais il faut pouvoir se dire que ce n’est pas grave, et que ça ira. Peut être pas comme ça, pas comme avant, pas comme vous l’imaginiez. Mais d’une façon ou d’une autre, ça ira. Il faut juste faire confiance aux pouvoirs de ce petit super héros qui se trouve au fond de vos tripes, et qui vous épatera, avec le recul, de ses capacités à remonter la pente.

Et quand vous serez remonté, bien installé, vous aurez tout le loisir de repenser à ces citations et à notre cher Stevie en vous disant que tout est possible.

Pour terminer, je vous laisse avec la seule citation qui compte pour moi dans ces moments là, et elle nous vient de ce cher Bob :

Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu’au jour où être fort reste la seule option !

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